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Stratégies pour minimiser les risques à la retraite

Publié le 04-30-2020

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Solutions contre le risque séquentiel et les changements de taux de retrait FERR

 

La venue du la pandémie de la COVID-19 a bouleversé de nombreux plans retraite. L'effondrement du marché boursier en mars, la volatilité des prix des obligations, le krach des marchés énergétiques, et la clôture de quasiment toute activité économique causent naturellement beaucoup d'angoisse pour ceux qui prévoyaient de prendre leur retraite cette année. Mais même maintenant, il existe des stratégies financières pour les pré-retraités et ceux qui se trouvent dans la première phase de la retraite, qui peuvent aider à protéger votre pécule et à sécuriser vos flux de revenus.

Dans son dernier Rapport sur la politique monétaire trimestriel, le message de la Banque du Canada était pour le moins pessimiste. Elle estimait que l'activité réelle était en baisse de 1 % et 3 % au cours du premier trimestre, et qu'elle serait 15 à 30 % plus basse au deuxième trimestre, qu'au quatrième trimestre de 2019.

La Banque du Canada a aussi déclaré être incapable de prédire la trajectoire d'un éventuel redressement, affirmant : « le moment et la vigueur du redressement dépendront fortement de l’évolution de la pandémie et des mesures à prendre pour la contenir. Le redressement dépendra aussi de la réaction des ménages et des entreprises à la situation. Or ces facteurs sont impossibles à prévoir avec certitude. »

Dans l'ensemble, nous nous dirigeons vers une récession majeure qui aura des conséquences sur la manière dont les personnes qui prévoyaient de prendre leur retraite dans les prochains mois procéderont. Voici quelques stratégies de planification à envisager pour ceux qui songent maintenant à planifier leur retraite.

1. Reportez le plan – temporairement

Avec le krach boursier de mars, beaucoup de portefeuilles axés sur les actions ont considérablement perdu en valeur. Pour les pré-retraités, il s'agit d'un exemple classique de « risque de séquence des rendements » (ou risque séquentiel), et il est, selon moi, absolument crucial que les personnes au bord de la retraite comprennent ce risque.

Le risque de séquence des rendements est concrètement le risque qu'un retrait dans vos comptes de retraite (non enregistrés, REER, CELI) à un mauvais moment du cycle économique dépréciera le taux de rendement global de votre portefeuille. Cela peut réduire votre flux de revenus si vous dépendez des revenus de ce pécule d'investissement et que vous ne versez plus d'argent sur vos comptes de retraite.

Bien sûr, le risque séquentiel a un impact moins important sur les placements sûrs comme les espèces et quasi-espèces, ou les placements tels que les obligations gouvernementales et les obligations de sociétés de catégorie investissement. Ceux-ci génèrent un flux de revenus solide provenant des paiements d'intérêts, peu importe ce qui se passe sur les marchés. Mais ce taux d'intérêt, sera généralement plus bas que les placements plus risqués comme les actions de dividendes. Le risque séquentiel devient alors un plus gros problème pour les placements volatils dont les rendements sont imprévisibles, tels que les actions, les marchandises comme l'or, et l'immobilier.

Quand vous prenez votre retraite, vous commencez à retirer des fonds de vos divers comptes de retraite. Il y a de grandes chances que vous ne cotisiez plus d'argent sur ces comptes. Au cours d'un marché haussier, les retraits ne constituent pas un réel problème. Une partie des baisses sera compensée simplement à travers la croissance du portefeuille. Mais dans un marché baissier, comme c'est le cas avec la pandémie de la COVID-19, c'est une autre histoire. Vos retraits réduisent vos comptes de placement, et vous n'apportez pas de nouvelles cotisations. Vos comptes ne se régénèrent pas.

Vous ne contrôlez pas totalement le risque de séquence des rendements. Après tout, qui aurait pu prédire cette pandémie en août dernier. Cependant, vous pouvez limiter vos pertes avec quelques stratégies simples.

Couvrir le risque séquentiel

* Reportez votre retraite, si possible. Si vous êtes sur le point de prendre votre retraite, mais que vous n'avez pas encore appuyé sur la gâchette, envisagez de travailler le plus longtemps possible afin de pouvoir continuer à cotiser à vos plans d'épargne-retraite. La récession à venir, qui pourrait être l'une des plus graves depuis la Grande Dépression, peut frapper durement les comptes de retraite si vous décidez, par exemple, de convertir dès maintenant vos actions en titres à revenu fixe ou en rente. La valeur des actions est proche de son niveau le plus bas. Il en va de même pour les rentes. Repoussez le jour où vous devez faire cette conversion aussi longtemps que possible.

* Continuez à travailler si votre employeur vous le permet. Si vous êtes un travailleur autonome, travaillez aussi longtemps que vous avez des clients, et aussi longtemps que vous pouvez les garder. Si vous avez été licencié ou si vous avez perdu votre emploi à cause de la COVID-19, faites une demande de Prestation canadienne d'urgence. Le fait que vous planifiez de prendre votre retraite dans quelques mois où non ne change rien – vous y avez le droit, du moment que vous avez perdu votre emploi parce que votre employeur a fermé boutique ou parce que vous avez été licencié.

* Adaptez-vous. Beaucoup de retraités continuent à travailler pour leurs anciens employeurs sur la base d'un contrat à temps partiel. Des cadres supérieurs fortunés proposent souvent leurs services au sein de conseils d'administration. D'autres créent de nouvelles entreprises, transformant peut-être un hobby en une activité secondaire lucrative.

* Continuez à économiser et à investir même après votre retraite. Si vous avez plus de 71 ans, vous devez convertir votre REER en un FERR ou une rente. Vous pouvez toujours cotiser à un CELI ou ouvrir (ou garder) un compte de placement non enregistré. Si le Régime de pensions du Canada et le revenu de pension de votre employeur suffisent à couvrir vos dépenses de subsistance, transférez le montant minimum requis par les règles du FERR dans un CELI.

Si vous avez besoin d'argent plus vite, les FNB diversifiés à revenu fixe et les fonds communs de placement pourraient vous fournir un flux de revenus alternatif.

2. Les réductions de FERR – un cadeau du gouvernement fédéral  

Dans le cadre de son plan d'intervention d'urgence à la COVID-19, le gouvernement a diminué de 25 % les retraits minimums requis des FERR pour 2020. Toutes les personnes âgées devraient en profiter, si vous n'avez pas strictement besoin de tous les fonds du FERR pour vivre, car cela permet de garder plus d'argent à l'abri de l'impôt dans votre FERR, au moins pour 2020.

Normalement, les retraits obligatoires d'un FERR sont basés sur un « facteur FERR » en pourcentage basé sur l'âge, qui est multiplié par la juste valeur marchande des actifs de votre FERR au 1er janvier de chaque année.

Par exemple, normalement, si vous aviez 71 ans au début de cette année et que vous aviez 500 000 $ dans votre FERR, vous devriez retirer 5,28 % (le facteur correspondant à votre âge) x 500 000 $ = 26 400 $. Le facteur augmente chaque année jusqu'à l'âge de 95 ans, où il est plafonné à 20 %.

Dans le cadre du plan d'intervention d'urgence COVID-19 du gouvernement fédéral, pour l'année 2020, ce facteur est réduit de 25 %, à 3,96 % à l'âge de 71 ans, et passe à 15 % à l'âge de 94 ans. Ainsi, pour 2020, un retraité de 71 ans devrait retirer 3,96 % x 500 000 $ = 19 800 $ de son FERR, soit une différence de 6 600 $, qui peut être laissée dans le FERR pour une croissance avec un report d'impôt.

Pour les retraits de FERR des personnes âgées de moins de 71 ans, le facteur est calculé comme suit : 1 divisé par (90 moins votre âge au 1er janvier 2020), et réduit de 25 %. Ainsi, par exemple, un retraité de 67 ans aura un facteur FERR réduit de 3,26 % pour 2020. Et avec un FERR évalué à 500 000 $ au 1er janvier, son retrait minimum serait de 16 300 $.

Et voici un conseil pratique pour réduire encore plus ces montants de retrait minimum : Utilisez l'âge de votre conjoint pour calculer les retraits du FERR. Oui, les règles vous permettent de baser le calcul du retrait minimum de votre FERR sur l'âge de votre conjoint. Si votre conjoint est plus jeune que vous, cela pourrait être un avantage car le montant du retrait minimum de votre conjoint serait inférieur au vôtre, ce qui non seulement permet de conserver plus d'argent sur le compte à l'abri de l'impôt mais aussi de réduire votre revenu imposable pour l'année.

Mme Robyn Thompson, CFP, CIM, FCSI, est la fondatrice de Castlemark Wealth Management, une société de services financiers spécialisée dans la gestion de patrimoine pour les personnes et les familles nanties. Pour une consultation de planification individuelle, veuillez la contacter par téléphone au 416-828-7159 ou par courriel à rthompson@castlemarkwealth.com.

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