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Macronova économique

Publié le 01-02-2024

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Des changements structurels profonds se dessinent

 

Tout dans notre univers entrera éventuellement en collision. En 2017, des astronomes danois détectaient un événement extraordinaire dans une galaxie éloignée. Deux étoiles à neutrons, chacun ayant un poids supérieur à celui du soleil, mais comprimé à la taille d’une ville, avaient mutuellement tourné autour de l’autre pendant des milliards d’années sans aucun problème. Soudainement, les étoiles – se déplaçant à 100 millions de mètres par seconde – ont été entraînées dans une spirale fatale et sont entrées en collision l’une avec l’autre dans une explosion spectaculaire.

Cet événement de « macronova » a créé un trou noir et un nouveau mystère. La collision, comme on l’aurait anticipé, a projeté des éléments et les a disséminés énergiquement à travers l’espace. L’explosion a défié toutes les attentes, créant une boule de feu parfaitement ronde de vives couleurs bleues et rouges. Malgré des éléments physiques aussi complexes, comment a-t-on pu observer une forme aussi parfaitement symétrique? Un tel événement continue de déconcerter les astronomes les plus brillants et il est devenu l’événement cosmique le plus largement étudié dans l’histoire.

Pendant ce temps sur la planète Terre, les investisseurs ont fait face à des problèmes épineux de nature similaire. Le chaos, la crise et les chocs financiers ont défini l’année à fort impact qu’a été 2023. Pensez à tout ce qui a été lancé à la tête des investisseurs — craintes de récession, frictions géopolitiques, implosions bancaires à Silicon Valley et, bien sûr, taux d’intérêt en ascension fulgurante. On ne peut s’étonner que tous ces facteurs aient drainé la confiance des investisseurs et qu’une ruée dans les fonds liquides ait été la tendance principale en matière de placements en 2023. Une plus grande confusion se traduit par des pondérations plus élevées en fonds liquides. Au moment d’écrire ce texte, les investisseurs du monde entier sont sur le point d’atteindre un chiffre record de 1,5 quintillion de dollars d’investissements versés dans des fonds communs de placement du marché monétaire d’ici la fin de l’année. L’aversion au risque est maintenant à des niveaux comparables à ceux des pires moments de la crise mondiale de 2008.

Un nouveau régime de placements se déploie

Dans ces conditions chaotiques, les gestionnaires de portefeuille sont invités à retourner dans tous les sens leur théorie actuelle comme un diamant Montaigne et à élaborer une nouvelle stratégie cohérente. Les marchés sont simples, n’est-ce pas?

Et pourtant, les investisseurs ne devraient pas perdre de vue que la récente volatilité prolonge une situation qui a commencé en 2020. Essentiellement, la pandémie a été notre macronova, c’est-à-dire un moment de restauration économique et de puissantes percées en matière de politique. En particulier, les encouragements fiscaux sont arrivés de manière tout aussi rapide que brusque. Et la largesse qui les a caractérisés subsiste encore aujourd’hui. Une robuste économie réduit habituellement les dépenses publiques. Pas cette fois. Étonnamment, on prévoit que le déficit fédéral américain doublera de 2022 à 2023, un bond qui n’a été surpassé que par les crises majeures.

D’autres singularités subsistent également. Pensez à la forme du cycle économique. Rien de ce qui s’est déployé au cours des quelques dernières années n’a pris la forme d’un cycle commercial traditionnel bien défini. Les fermetures et les réouvertures économiques ont été entièrement coordonnées par les gouvernements plutôt que par les forces du marché. Et comme les nations ont repris leur activité à différents moments et à une vitesse différente, l’économie mondiale reste fortement désynchronisée. Des trois « locomotives » mondiales, seuls les États-Unis ont tiré leur poids; l’Europe et la Chine ont stagné. Déterminer « où nous en sommes » sur la carte cyclique a présenté un défi.

Nous sommes ici en territoire inconnu. Depuis l’accélération de la mondialisation au début des années 2000, le commerce mondial et les cycles économiques sont devenus beaucoup plus corrélés, et non pas l’inverse. Sur plusieurs points, les conditions économiques sont maintenant similaires à celles qui ont existé après la Seconde Guerre mondiale : distorsions persistantes accompagnées de profondes pénuries de main-d’œuvre, dépenses publiques chroniques et monde fragmenté. 

Les crises économiques sont également des creusets de nouvelles idées. La Grande Dépression a mené aux politiques macroéconomiques keynésiennes. La Seconde Guerre mondiale a cimenté l’appui à une participation beaucoup plus importante du secteur public dans la prise de décisions économiques. La décennie inflationniste des années 1970 et les chocs pétroliers ont propulsé au pouvoir les idées de marché libre. La pandémie a maintenant remis de nouveau l’intervention du gouvernement au volant – l’état militant a fait un retour en force. 

Ce changement ne devrait pas être sous-estimé. En effet, admirons la merveilleuse symétrie de tout ceci. L’ère néolibérale des 40 dernières années nous a donné la déréglementation, le libre-échange, des chaînes d’approvisionnement internationales, de plus petits gouvernements, des banques centrales indépendantes et la mort des syndicats. Les années 2020 sont en voie de faire complètement marche arrière. 

Pendant ce temps, un retrait régulier des piliers architecturaux de la mondialisation s’opère, alors que les pays continuent de glisser hors de l’orbite de Washington. En 1975, le G7 comptait pour plus de la moitié du PIB mondial. Ce chiffre se trouve désormais sous les 30 %. Les investisseurs n’ont pas à s’aventurer dans les recoins sombres du Web pour voir ce qui se trouve sous nos yeux : les pays BRIC, qui comptent pour près de 42 % de la population mondiale gagnent rapidement une influence mondiale.

Les macros importent

Le monde connaît en ce moment de profonds changements structuraux. Mais une telle situation peut entraîner des rendements plus élevés pour les investisseurs mondiaux qui font preuve d’intrépidité. La fin des faibles taux d’intérêt ayant marqué les années 2010 a été un développement extrêmement positif. Les investisseurs n’ont plus à souffrir des faibles taux ou à prendre de gros risques pour générer des résultats positifs. Alors que la dernière décennie favorisait les emprunteurs, le moment est désormais propice aux prêteurs. La croissance économique des marchés internationaux, dont nombre d’entre eux étaient moribonds au cours de la dernière décennie, montre enfin signe de vie. Au même moment, un monde fractionné a amplifié le pouvoir de la diversification internationale : de faibles corrélations, cette mesure convoitée de construction de portefeuille, sont désormais accessibles. 

En général, les perspectives de rendement dans de nombreuses classes d’investissement sont beaucoup plus élevées qu’elles ne l’ont été depuis des décennies. De toutes les grandes idées qui sont véhiculées en ce moment — récession, démondialisation, fragmentation — celle-ci semble s’être perdue dans la conversation. Et tandis que de nombreux investisseurs ont passé la dernière année à se préparer à une récession, notre équipe d’investissement a développé une hypothèse qui force la réflexion : nous entrons dans un nouveau cycle de prise de risque fondé sur un ensemble complètement différent de conditions macroéconomiques et une direction entièrement différente en matière d’investissements. 

Comment procéder le mieux possible en cette ère nouvelle? L’incertitude étant très élevée, nous avons plus à gagner à évaluer les marchés d’une plus grande distance. Mais attention, il est plus facile de méprendre le bruit pour un signal dans les marchés volatils. Cela est particulièrement vrai à l’époque des réseaux sociaux où l’attention peut être facilement détournée vers le superflu alors que les sujets plus importants sont souvent réduits à de minuscules moments viraux. Cela signifie que les investisseurs doivent plus que jamais s’appuyer sur des macrotendances à plus long terme et déterminer celles qui ont le plus de poids dans le changement de force. 

C’est exactement ce que nous visons dans notre rapport Super Tendances 2024. Au cours des prochaines semaines, l’équipe de placement de Forstrong, un collectif possédant plusieurs siècles d’expérience mondiale combinée, partagera nos meilleures idées sur les super tendances les plus importantes au monde – ces thèmes de prédilection qui auront la plus grande incidence sur les marchés des capitaux. Nous espérons que ce rapport aidera les investisseurs à comprendre l’évolution du contexte macroéconomique et à démêler certains des mystères du marché.

Tyler Mordy, CFA, est président et chef des placements à Forstrong Global Asset Management Inc., impliqué dans la stratégie descendante, la politique de placement et la sélection de titres. L’équipe de Forstrong Global Investment a contribué à cet article. Cet article a paru pour la première fois dans la publication « Super tendances 2024 : Macronova », disponible sur le Blogue « Perspective Mondiale ».Utilisé avec autorisation. Vous pouvez joindre M. Mordy par téléphone à Forstrong Global, au 1-888-419-6715 (numéro sans frais), ou par courriel à tmordy@forstrong.com. Suivez Tyler Mordy sur X à @TylerMordy et @ForstrongGlobal.

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Image: iStock/coffeekai

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