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M. Marché met un masque effrayant

Publié le 08-29-2019

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Est-ce vraiment le moment de vendre vos actions et fuir?

À moins que vous soyez parti en vacances dans un lieu isolé, vous êtes au courant que les marchés boursiers ont chuté de façon alarmante plus tôt ce mois-ci, alors que la courbe de rendement sur les bons du Trésor américain s'est « inversée » – c'est à dire que le rendement des obligations à court terme a grimpé au-dessus de celui des obligations à long terme, bien que ce fût très bref. Craignant qu'une courbe de rendement inversée puisse indiquer une récession (comme cela a souvent été le cas par le passé), les négociateurs ont totalement paniqué, et se sont ainsi débarrassés des actions pour investir dans des valeurs refuges, telles que l'or et, effectivement, les obligations. Les grands indices boursiers nord-américains ont ainsi perdu du terrain, certains ayant chuté de montants à trois chiffres en l'espace de deux jours. Alors est-ce vraiment le moment de paniquer, vendre toutes vos actions et vous enfermer avec votre pile d'argent?

La réponse courte est « non ». Agir selon les fluctuations à court terme du marché peut affaiblir la performance globale à long terme de votre portefeuille, ruiner votre modèle de répartition d'actifs et augmenter les coûts de négociation. Une telle volatilité du marché à court terme n'est pas rare à cette période de l'année. Les volumes de négociations sont plus faibles durant l'été puisque les négociateurs prennent des vacances, alors toutes les nouvelles (qu'elles soient bonnes ou mauvaises) ont tendance à exagérer les fluctuations du marché. Essayer de deviner quand est-ce que ces fluctuations commenceront et s'arrêteront s'appelle faire de la « synchronisation de marché », et personne n'y arrive, excepté par pur hasard.

C'est pourquoi il est important que vous ayez une stratégie de placement planifiée. (Vos gestionnaires de portefeuille et conseillers en placement ont certainement une telle stratégie) Avec ce plan, qui est fondé sur votre répartition générale des actifs, vous vous sentirez bien plus à l'aise lors des reculs inévitables des marchés boursiers. Certes, vos actions déclineront avec l'ensemble du marché. Mais vos titres obligataires augmenteront probablement, compensant ainsi vos pertes en actions. C'est ce qu'on appelle une diversification prudente de l'actif et elle peut atténuer le risque global du portefeuille.

C'est pour cela que je dis aux clients qu'ils devraient avoir des actions, des obligations et des espèces en tout temps, au lieu de passer au hasard d'un actif à l'autre selon les évolutions boursières du jour. Répartir vos actifs selon vos objectifs et votre tolérance au risque, et ajuster cette répartition seulement sur la base de conditions prédéfinies, vous donneront de meilleures chances de réussite sur le long terme.

Un investisseur axé sur la croissance avec une perspective plus agressive et une disposition à prendre davantage de risques (c'est à dire que vous êtes réellement à l'aise, si votre portefeuille d'actions chute de 10 % ou plus) pourrait allouer, disons, 10 % aux espèces, 25 % aux titres à revenu fixe et 65 % aux actions. Et vous garderez globalement cette répartition quoi qu'il arrive. Les actions représenteront toujours une assez large portion de vos titres, mais vous aurez aussi des obligations pour atténuer les fluctuations globales du portefeuille et vous procurer un revenu, tandis que les espèces vous donnent de la flexibilité. Un investisseur défensif, cherchant à minimiser le risque, pourrait avoir une répartition inverse, avec 65 % dans les titres à revenu fixe, 25 % dans les actions et 10 % dans les espèces. Une variante de ces allocations serrées pourrait être d'établir des fourchettes de répartition, par exemple, 45 % à 65 % d'actions pour un portefeuille de croissance et peut-être 25 % à 45 % d'actions pour un portefeuille défensif, en ajustant les fourchettes proportionnellement pour les titres à revenu fixe.

Dans tous les cas, les investisseurs accomplis savent que peu importe votre philosophie de répartition, le chemin qui mène à la croissance de vos investissements est mené par mes trois principes infaillibles.

1. Discipline. Respecter votre plan est d'une importance cruciale. Si vous succombez au facteur « peur » de l'équation peur/avidité à chaque fois que les indices boursiers baissent, vous avez fait une erreur fatale dans votre planification financière. Si votre répartition d'actifs était bonne avant de vendre, et que votre sélection de titres était alors sensée, qu'est-ce qui a changé? Ces sociétés de premier ordre ne sont pas sur le point de faire faillite, et les gouvernements ne présentent pas de risque de non-paiement sur leurs obligations. La discipline réside dans l'assurance de ne pas faire sauter votre portefeuille à chaque tournant, car il est quasi certain que ce ne sera pas le bon moment.

2. Patience. Plus vous vous en tenez à votre plan, plus vous aurez de chance d'atteindre vos objectifs de création de richesse, peu importe les fluctuations du marché. Les actions surpassent virtuellement toutes les autres catégories d'actifs sur le long terme. L'indice composé S&P/TSX, par exemple, a affiché un rendement composé annuel moyen de 7,39 % pour une période de 10 ans au 31 juillet. Cela signifie qu'un placement de 10 000 $ dans l'ensemble de l'indice composé S&P/TSX par le biais d'un FNB passif il y a 10 ans, avec seulement 100 $ supplémentaire chaque mois, aurait aujourd'hui une valeur de 38 000 $! L'idée importante ici est que vous auriez obtenu ce petit trésor seulement si vous étiez restés dans le marché. Et vous ne l'auriez fait qu'en faisant preuve de patience.

3. Prudence. Sélectionner des titres individuels pour un portefeuille peut aussi représenter un défi. Par exemple, si vous êtes un investisseur défensif, vous ne consacrerez pas beaucoup de temps aux jeunes actions spéculatives. Vous devrez effectuer vos propres recherches et savoir ce dans quoi vous investissez, y compris, l'historique et les perspectives de toute société que vous souhaitez posséder. Vous devrez analyser les fondamentaux d'une société, y compris la croissance des bénéfices, les flux de trésorerie, l'historique et la croissance des dividendes, la direction, et de nombreux autres facteurs. Si ce genre d'analyse financière ne vous attire pas, demandez à votre conseiller financier à qui il fait appel pour la gestion d'actifs et quelle est sa philosophie de gestion financière. Obtenez les faits et les chiffres ainsi que les preuves de performance. C'est seulement lorsque vous êtes satisfait que vous pouvez prendre une décision. Il s'agit simplement d'être prudent!

Mme Robyn Thompson, CFP, CIM, FCSI, est la fondatrice de Castlemark Wealth Management, une société de services financiers spécialisée dans la gestion de patrimoine pour les personnes et les familles nanties. Pour une consultation de planification individuelle, veuillez la contacter par téléphone au 416-828-7159 ou par courriel à rthompson@castlemarkwealth.com.

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